Transformer les deux derniers matches d'une première phase de Ligue des champions en rencontres sans enjeu majeur est un luxe qui appartient généralement aux très grands noms de la scène européenne. Chelsea, Liverpool, le Bayern Munich et Arsenal peuvent réussir ce tour de magie cette semaine. Lyon, tout jeune aristocrate de la C1, aussi. C'est tout l'enjeu de son déplacement au Pirée, là-même où il avait suivi une partie de son apprentissage à ce niveau il y a cinq saisons, contre l'Olympiakos, pour une défaite 2-1 lors de la 2e journée, le premier revers en phase de poules de son histoire. Il y a un an, le club de Jean-Michel Aulas avait prouvé qu'il avait retenu quelques leçons, en obtenant son billet pour les huitièmes de finale dès la 4e journée au soir d'une victoire mémorable contre Fenerbahçe dans les derniers instants du match (4-2). Cette fois, il faudra cueillir la récompense à l'extérieur, un degré de difficulté supplémentaire pour le leader de la L1, plus serein que jamais avec ses neuf points d'avance depuis samedi.
Neuf points, c'est aussi le capital de l'OL après trois journées. Si rien n'a été laissé en roure, la situation du club français demeure d'une rare subtilité. Une victoire ne lui garantit rien mais un résultat nul peut éventuellement suffire. Une certitude : il faut éviter la défaite, ce que l'OL a su faire en dix-sept matches officiels cette saison (treize victoires, quatre nuls) malgré la blessure d'une élimination en Coupe de la Ligue contre Nantes (1-1, 3-4 t.a.b.). En cas de victoire, il faudra aussi que Rosenborg ne s'impose pas face au Real Madrid, car cette hypothèse rendrait toujours possible un duel à trois en bout de course avec 12 points chacun. En revanche, l'OL peut s'appuyer sur un résultat nul si le Real s'en va gagner en Norvège, deux semaines après avoir fait plier Rosenborg à Benabeu (4-1). Il ne faut pas l'exclure. La perspective que se tracent Lyon et le Real Madrid est de se retrouver l'esprit libéré le 23 novembre pour régler une question de la suprématie dans le groupe F. Mais ce ne sera une formalité, ni pour l'un ni pour l'autre.
Malgré son bilan catastrophique de zéro point en trois matches, Olympiakos attend Lyon avec ambition. La folle passion des 33000 supporters grecs ne sera pas de trop pour aiguiller l'équipe de Trond Sollied vers ce qui serait une forme d'exploit : se qualifier après un départ vierge, ce qu'Arsenal et Newcastle ont réussi à faire dans un passé récent. Sans parler de la troisième place, qualificative pour la Coupe de l'UEFA, à une portée de victoire. Olympiakos se doit une revanche après une entame complètement ratée sur sa pelouse devant Rosenborg (1-3). L'équipe grecque est celle qui a le plus fait tourner Lyon en bourrique au cours de la phase aller, en lui imposant de gros efforts à la récupération et en obligeant Govou à surgir à la 89e minute. Les retours de Georgatos et Rivaldo, absents à l'aller, bonifieraient à coup sûr l'ensemble si le gardien Nikopolidis et le défenseur Pantos n'avaient pas déclaré forfait lundi soir, en plus de Kalamarias et de l'ancien Bordelais Kapsis.
«Nous respectons Olympiakos après un match aller très disputé, résume Florent Malouda. Nous sommes prêts à livrer une rude bataille, mais pas pour la perdre». Le Guyanais s'attend à une rencontre «intense et rythmée» face à l'équipe qui avait battu Monaco et Liverpool sur sa pelouse l'an passé. Seul un but à la dernière minute de Gerrard avait éliminé les Grecs à Anfield (3-1).
Sujet: UN PETIT POINT SUR L'OL EN C1 
