L'Olympique Lyonnais n'a laissé aucune chance au Real Madrid, remportant une victoire plus étroite que l'an dernier au tableau d'affichage (2-0), mais au moins aussi nette sur le plan du jeu. Le Steaua Bucarest occupe la "tête" du groupe après son succès chez le Dynamo Kiev (4-1).
Sans Casillas, le Real aurait pris une fessée
L'OL est bien placé pour savoir qu'une parfaite entame de compétition ne garantit pas que l'histoire se finira bien. Mais ce qu'il a réalisé mercredi devant le Real Madrid est une pièce de plus, l'une des plus belles, dans la longue série qui fait maintenant du champion de France l'une des équipes les plus cotées de la Ligue des champions. Comme il y a un an, Lyon a survolé une partie que la rumeur annonçait fermée à double tour par les principes de Fabio Capello, s'offrant le luxe d'une seconde période de père de famille pour gérer une victoire (2-0) acquise à la demi-heure de jeu. La marge est plus étroite que la saison passée. L'écart dans le jeu fut au moins aussi important, puisqu'il faut se souvenir que le Real avait inquiété Coupet avant de boire la tasse en dix minutes (3-0). L'équipe espagnole, cette fois, n'a pas existé, étouffée par le rythme fou de Juninho et ses équipiers. Ils avaient un temps d'avance, tout le temps, sur toutes les actions. «La première période a été sublime, on a touché par moments la perfection», a résumé Gérard Houllier devant les caméras juste après le coup de sifflet final.
L'an passé, Lyon avait dominé avec métier une équipe déséquilibrée et peu rationnelle dans son ambition offensive. Cette fois, il a donné une leçon de maturité et de cohésion à une équipe a priori bien préparée, mais à laquelle il manquait au moins un mois de compétition pour exister davantage. Mahamadou Diarra, mangé comme les autres, devrait confirmer. Sans Casillas, auteur de plusieurs arrêts décisifs, la correction aurait pris une ampleur démesurée, plus importante encore que l'impressionnante victoire du Steaua Bucarest chez le Dynamo Kiev dans l'autre match du groupe (4-1). L'OL devra aller gagner à Bucarest, dans deux semaines, pour prendre la tête de sa poule. Juninho n'a pas marqué, mais il a fait comprendre, le premier, quel type de soirée s'annonçait en frappant un coup franc flottant repoussé en urgence par Casillas (7e). Quatre minutes plus tard, Fred reprenait avec classe une passe en profondeur de son capitaine, lobant Casillas en grillant la politesse à l'axe Cannavaro - Ramos (11e, 1-0).
17 frappes lyonnaises à l'heure de jeu
Ces frappes étaient les deux premières d'une série de dix-sept, dont treize cadrées, recensées par l'UEFA à l'heure de jeu ! En vrac : une tête de Malouda obligeant Casillas à un arrêt à la Gordon Banks (14e), un deuxième but signé Tiago après une passe magnifique de Govou au duel avec Roberto Carlos (30e, 2-0), un coup franc de Juninho de quarante mètres suivi d'une tête dangereuse de Fred (33e), une frappe trop écrasée de Réveillère pourtant très idéalement placé (36e) ou une barre transversale de Malouda (41e). «Le Real Madrid était plus fort que l'an passé, il l'a prouvé en deuxième mi-temps», a fait remarquer Gérard Houllier après 45 minutes plus équilibrées. Une façon comme une autre de dire subtilement la chose suivante : Lyon aussi, c'est évident.