Alors que le titre de champion d'Italie risque de se jouer dimanche, lors de la 37e journée de Serie A, la Juventus Turin, tout proche de son 29e scudetto, se trouve au coeur de la tourmente. Des écoutes téléphoniques prouveraient que les dirigeants turinois, en accord avec un membre de la fédération italienne, avaient le pouvoir de choisir les arbitres destinés à officier dans les matches de la Vieille Dame. Des faits qui pourraient déboucher sur la privation du titre 2005 ou pire, sur une relégation.
Giraudo, la presse et la justice, les ennuis recommencent pour la Juventus."La justice agira avec sérieux et rigueur". On ne sait pas si les propos de Franco Carraro seront suivis à la lettre et déboucheront sur des condamnations exemplaires mais la Juventus Turin se prépare sûrement des semaines et des mois agités. Le président de la fédération italienne de football (FIGC) a réagi vendredi à la nouvelle affaire qui secoue le Calcio et doit rendre la Vieille Dame très nerveuse.
Le nom de certains responsables turinois apparaissent d'ailleurs fréquemment ces derniers temps sur les dossiers des juges d'instruction. Après le procès pour détention et usage de produits dopants entre 1994 et 1998 achevé en novembre 2004, les dirigeants bianconeri vont devoir répondre d'accusations aussi graves pour ne pas dire gravissimes.
Moggi: "Une fumisterie"
Jeudi, les quotidiens La Gazzetta dello Sport et Il Corriere della Sera publiaient des extraits d'écoutes téléphoniques mettant en cause Luciano Moggi, le directeur général de la Juve, et Pierluigi Pairetto, en charge, entre autres, de la désignation des arbitres en Serie A. Les faits remontent à la pré-saison 2004-05. Dans une de leurs conversations, Moggi demandait tout simplement à Pairetto, un de ses proches, d'attribuer un arbitre en particulier pour telle rencontre de Serie A, ou de Ligue des champions, car ce dernier appartenait également à la Commission de désignation des arbitres de l'UEFA !
Autrement dit, la Juve faisait en sorte que ses matches soient dirigés par les plus compétents. De là à assurer que les hommes en noir en question reevaient des consignes pour ne pas désavantager les Turinois, c'est un pas non franchi à ce stade des investigations. Luciano Moggi, soutenu ce vendredi par Antonio Giraudo, l'administrateur-délégué du club turinois qui s'est exprimé à l'occasion d'une conférence de presse, ne s'est pas montré très bavard. Il s'est contenté de s'étonner de voir que cette affaire, qu'il qualifie de "fumisterie", surgissait à un moment crucial du championnat.
La Juventus, en tête de la Serie A, possède en effet trois points d'avance sur le Milan AC avant la 37e et dernière journée qui se disputera dimanche. Giraudo, lui, estime que la Juve fait une fois de plus les frais d'un "procès médiatique", soulignant que les extraits de ces écoutes téléphoniques soient arrivées dans les mains des deux quotidiens et pas dans celles du club et des ses avocats.
Privé du titre 2005 ?
L'administrateur précise également qu'au moment du procès pour dopage (*), le tribunal de Turin n'avait pas tenu compte d'écoutes téléphoniques pourtant favorables à la défense. En attendant, le dossier, qui avait été classé en septembre dernier car les conversations n'apportaient pas la preuve d'existence de corruption envers les membres du corps arbitral, se trouve dans les mains de la FIGC. Sa commission de discipline pourrait alors condamner la Vieille Dame pour fraude sportive. Quelles en seraient les sanctions ? On pourrait envisager de voir des retraits de points au classement, ou directement enlever aux Turinois le Scudetto remporté en mai 2005 avec sept longueurs d'avance sur le Milan AC.
Quoi qu'il arrive, l'image de la Juventus se trouve un peu plus écorchée. Et les observateurs attentifs de la Serie A, savent que les Bianconeri, tout comme le Milan AC et les grosses cylindrées italiennes en général, bénéficient souvent de décisions arbitrales, trop souvent aux yeux de certains. Et ce dont il ressort de ces écoutes vient confirmer ce sentiment.
D'ici-là, les petites phrases et autres révélations risquent de se succéder. De leur côté, les joueurs devront garder leur concentration à l'heure de recevoir Palerme. Une victoire des Bianconeri au stadio delle Alpi conjuguée à un faux-pas du Milan à Parme et Thuram et les siens pourront fêter leur 29e Scudetto. Avant d'en compter finalement 28 ? On peut aussi penser à une sanction plus exemplaire comme la relégation en Serie B.
Mais la Juventus Turin possède un avantage, celui d'être une institution du football, donc de la société italienne. Et de l'autre côté des Alpes, on n'a pas trop l'habitude d'attaquer ses propres symboles. Surtout quand il s'agit d'une Vieille Dame...
source :http://sports.voila.fr/fr/cmc/football/200618/avis-de-tempete-sur-turin_93745.html
Sujet: la juve en serie b ??!! 
