« Barcelone-Milan a commencé par 45 minutes divines, un jeu tonique, deux équipes qui ont essayé de faire ce qu'elles savent le mieux réaliser. Barcelone a su presser Milan très haut. D'un point de vue tactique, c'était un plaisir à constater qu'une équipe aussi douée techniquement, aussi capable d'être efficace par des gestes fantaisistes, pouvait être aussi forte dans la rigueur défensive et le pressing tout terrain. C'était d'autant plus énorme de le faire contre Milan, une grosse machine, avec des joueurs dotés d'un grand pouvoir de course. Aller chercher Chevtchenko et Kakà si loin, c'est très difficile. Les Barcelonais l'ont réussi au-delà de tout en première période. Milan devait réaliser des exploits pour réussir deux ou trois passes, et a d'ailleurs démontré la qualité de son effectif en parvenant à se créer des occasions franches dans ce contexte. Au vu des intentions des deux équipes, il reste le regret de ne pas avoir vu de but. On peut supposer que l'ouverture du score aurait entraîné ensuite un très, très grand match.
La deuxième période a souligné cette facette que Barcelone avait montré à l'aller (1-0) ou contre Benfica (0-0, 2-0), cette capacité de défendre qui est désormais la sienne. Mais au lieu de se disséminer partout sur le terrain, comme il l'aurait sans doute fait l'an passé, il s'est regroupé plus bas, en plaçant Ronaldinho avant-centre. Milan, alors, avait plus de liberté, même si Barcelone a recommencé à enchaîner des passes en fin de match. Contre cette équipe, l'adversaire court tellement après le ballon qu'il perd de la lucidité et une aptitude à créer le danger. A ce niveau, c'est inestimable.
Barcelone avait fait une très grosse impression contre Chelsea en huitième de finale (2-1, 1-1), mais il a réalisé deux matches plus que significatifs contre Milan en ce qui concerne la maîtrise des événements. Malgré cette rigueur défensive, le club catalan conserve cette jouissance de la passe réussie. On voit bien que c'est capital pour eux de réussir une déviation, de donner le ballon là où l'attaquant le demande. En fin de deuxième mi-temps, il y a eu un ou deux coups francs joués à mille à l'heure, à une touche, sans chercher à gagner une seule seconde. Cela démontre un certain état d'esprit. Barcelone paraît intouchable en l'état actuel des choses.
Pour avoir une grande finale contre Arsenal, il faudra que les deux équipes se soient ménagé de gros temps de récupération. Leur calendrier devrait leur en laisser l'occasion. Barcelone a passé un cap extrêmement difficile sur le plan physique, avec toutes ses blessures. Arsenal n'a pas pris de but depuis très longtemps mais n'a pas spécialement bien défendu en demi contre Villarreal. Avec autant de pertes de ballon et une défense si basse, le score sera très différent contre Barcelone, qui a une vitesse de jeu incomparable. Physiquement, les Anglais devront proposer des duels et accompagner Henry vers l'avant. Arsenal a des chances car l'équipe a réussi ses deux meilleures prestations quand elle n'était pas favorite, contre la Juventus et le Real Madrid. Sur un match...»
Sujet: analyse par angel marcos de la demi contre milan 
