Pablo Correa a tiré le bon ticket en choisissant de titulariser à la surprise générale deux attaquants en finale de la Coupe de la Ligue : Zerka et Kim. Le premier est latéral de formation, et le second n’avait marqué qu’un but cette saison.
C’était un pari risqué. Presque fou. Contrairement au schéma tactique habituel, Pablo Correa avait choisi pour cette finale de Coupe de la Ligue contre Nice d’aligner deux attaquants. Sur la feuille de match apparaît bien côte à côte les noms de Moncef Zerka et Kim. Un choix osé : le premier est un latéral d’origine et le second n’avait marqué qu’un seul but cette saison, lors de la 15eme journée face au Mans (1-0). Mais finalement c’est un pari réussi puisque les deux joueurs seront les héros de la soirée avec une réalisation chacun.
A la 22eme minute de jeu, Zerka montre sa joie en signant un « Z » dans l'air avec sa main comme à l’accoutumée. Il vient juste d’ouvrir la marque pour Nancy et se souvient sûrement de ses premiers pas en tant qu’attaquant cette saison : « C’était à la mi-temps d’un match contre Strasbourg (le 10 décembre 2005, ndlr), Kim s’était blessé, et il ne restait plus que moi dans un rôle offensif. A l’entraînement, j’essaye toujours d’être offensif. Donc à la mi-temps, j’ai vu mon nom en tant qu’attaquant. J’ai trouvé ça bizarre mais j’étais content. Ca faisait longtemps que je rêvais de jouer à ce poste. Sur la première occasion que je me procure, j’ai marqué. Après une bonne période, j’ai été ensuite un peu dans le trou. » Avec ce nouveau but, il se verrait bien désormais rester dans cette position les prochaines saisons : « Je ne pourrais plus jouer arrière droit. J’ai pris goût au secteur offensif. » De passage dans la salle de presse, Frédéric Biancalani, en maillot et en slip, ne lui donne pas tort : « On va le laisser devant, dit-il hilare. De toute façon, on n’en veut plus derrière. »
Son coéquipier Kim n’est pas en reste. Le Brésilien donne un avantage définitif à l’ASNL à la 65eme minute, moins d'un quart d'heure après l'égalisation de Vahirua et quatre minutes seulement après l'exclusion de Puygrenier. On le voit alors courir vers le banc de touche pour serrer dans ses bras l’entraîneur Pablo Correa. « Je devais démontrer que je pouvais réussir, a-t-il expliqué après la rencontre. J’ai rendu la confiance que mes coéquipiers et le coach m’ont donnée. J’ai vécu des périodes de doute, mais le groupe ne m’a jamais lâché. J’espère que ce n’est qu’un début. Après les blessures et l’adaptation, j’espère qu’on va voir le vrai Kim. » Fred Biancalani lui n’en doute pas : « Il nous a soulagés en gardant bien le ballon devant. Cela a été difficile pour lui cette saison. Le voilà récompensé, il n’a rien lâché de la saison. » Même Zerka vient à sa rescousse : « J’ai une pensée pour Kim. On l’a beaucoup critiqué et c’est lui qui délivre Nancy… »
Le match terminé, il est temps pour les deux joueurs de se jeter dans les bras de leurs coéquipiers pour entamer une danse folle, avant de communier avec les quelques 40 000 supporters nancéiens qui peuplaient les travées du Stade de France ce samedi soir. S’en suit la montée des marches, la bise au président Rousselot puis la poignée de main au président de la Ligue Frédéric Thiriez. Enfin, ils ont le droit de soulever la coupe chacun leur tour, drapé d’un drapeau brésilien pour Kim. Une photo souvenir et un tour d’honneur effectués plus tard, la longue nuit d’ivresse peut commencer…
Sujet: Le duo gagnant 