A Lille comme à Paris, Bordeaux a coulé défensivement et a concédé une nouvelle défaite. Désormais en danger pour la Ligue des Champions, les Girondins doivent à tout prix réagir sous peine de connaître une drôle de désillusion.
Les jeux de mots sont faciles avec Bordeaux. Il y a quelques semaines, on s’amusait de ce Bordeaux grand cru et aujourd’hui, on craint qu’il tourne au vinaigre. A Lille, les Girondins ont en effet montré qu’ils étaient encore bien fermentés, même s’ils ont su réagir sans toutefois pouvoir recoller. Avant le match pourtant, le doute commençait déjà à se faire sentir sur les plaines du Haillan. « Physiquement, nous accusons le coup », affirmait Jean-Claude Darcheville. A Lille, encore une fois, les Bordelais ont été dépassés par la verve adverse. Deux défaites et un nul à la maison : le bilan des trois derniers matchs est maigre et la deuxième place est en danger.
Si Bruno Cheyrou notait avec raison que les Girondins disposaient d’un joker avec le match de retard contre Sochaux, cela ne signifie pas encore que les trois points sont dans l’escarcelle des Marine et Blanc. Bruno Cheyrou, dans Sud-Ouest dimanche matin, affirme : « Je ne faisais pas partie des gens qui s'enflammaient quand tout allait bien pour nous. Il faut simplement que l'on soit meilleurs collectivement. Il va vraiment falloir que l'on profite du joker que nous offre le match à Sochaux pour prendre des points. Il n'y a pas de raison que sur les quatre derniers matchs, on n'arrive pas à garder cette deuxième place. » Reste que son avis n’est pas partagé par tout le monde, même si Ricardo fait face.
Car Bordeaux semble perdre ce qui a fait sa force : un mental à toute épreuve et une solidité défensive. A Paris puis à Lille, Bordeaux vient de prendre trois buts. Au Parc des Princes, Pauleta s’est amusé d’une charnière Planus-Jemmali peu rodée. A Lille, le retour d’Henrique devait tout solutionner. Ce n’a pas été le cas, loin de là, le Brésilien se demandant encore où est passé Odemwingie… Ricardo pointait du doigt les « erreurs défensives » de ce duo à l’issue du match et indiquait que le double pivot du milieu de terrain n’avait pas compris les mouvements de Bodmer. Critiqué toute la saison pour son jeu mièvre mais efficace, Bordeaux s’est transformé en une équipe qui donne du spectacle (à l’extérieur) mais qui perd des points. Nul doute que Ricardo préférait retrouver la première cuvée de sa saison bordelaise. La deuxième, il ne la digère pas…