Le président du Paris Saint-Germain a lu avec attention les révélations de "L'Equipe magazine", samedi, sur l'enquête judiciaire en cours au sujet des pratiques de son club en matière de transferts entre 1998 et 2005. Et même si sa gestion n'est pas visée par les juges, il dit envisager de donner suite à l'affaire, pour atteinte à l'image de son club, et car ce dossier représente à ses yeux une violation du dossier de l'instruction.
«En tant que responsables du club, Jean-François Meaudre et moi-même nous nous interrogeons sur les suites éventuelles à donner à la publication de ces informations, qui ne sont que la retranscription de PV d'audition et qui mettent en cause un principe fondamental de notre vie démocratique, à savoir le secret de l'instruction et la présomption d'innocence, a déclaré Pierre Blayau samedi au Camp des Loges. Cet article est une atteinte très grave à l'image du club. Aujourd'hui, l'image du Paris Saint-Germain est celle d'un club qui essaie de se reconstruire et qui n'est pas du tout concerné par les événements qui sont cités. On ne mélange pas le passé avec le présent».
«Le dossier noir du PSG» publié par "L'Equipe magazine" dresse le portrait d'un club ayant eu recours à de faux contrats d'image, des surcommissions, des surévaluations de transfert, des licenciements fictifs et des primes déguisées pour organiser son recrutement et la rémunération de ses joueurs, dont certains, comme Pauleta, sont toujours au club. Cette enquête révèle aussi que des reponsables du club parisien ont sciemment détruit des documents compromettants pour le club et son actionnaire majoritaire, Canal+.
La publication de ce dossier intervient aussi à l'heure où la banque Lazard, mandatée par Canal+, identifie des projets de reprise du club pour préparer le désengagement de la chaîne cryptée, sans doute d'ici à la fin de la saison. Mais ni la menace judiciaire qui plane sur le club (50 millions d'euros auraient été détournés), ni le déficit de 17,8 millions d'euros (au 30 juin 2005) ne semblent freiner les ardeurs de possibles repreneurs. Selon "L'Equipe" de samedi, cinq projets sérieux existent, dont deux émanent de personnages connus, Alain Afflelou et Luc Dayan. La société de marketing Sportfive a fait savoir, samedi, qu'elle n'était pas intéressée.
«Canal+ n'a jamais caché son intention de se désengager, a commenté Pierre Blayau. Mais la vente du PSG est un faux problème car il existe des dossiers où il faut agir. Les financiers ou industriels qui investiront dans le club connaissent le marché des joueurs, connaissent les problèmes du camp des Loges, connaissent les efforts qu'il faut faire pour avoir une équipe compétitive. Donc, que ce soit Canal+ ou un autre investisseur, les sommes ne changeront pas pour faire progresser le club.» Canal+ voudrait 60 millions d'euros pour céder ses parts.