Le propriétaire de l'Olympique de Marseille, Robert Louis-Freyfus se livre longuement dans les colonnes de L'Equipe, ce vendredi. De l'équipe dirigeante au cas Franck Ribéry, en passant par le futur procès sur les comptes de l'OM, l'ancien président du club se confie sans détour. Extraits.
Trop discret pour certains, Robert Louis-Dreyfus débute l'année 2006 par un bilan à mi-saison de l'OM cher à son coeur. Septième de Ligue 1 à l'issue de la 20e journée, qualifié pour les 16es de finale de la Coupe de l'UEFA, le club phocéen a redressé son catastrophique début d'exercice 2005-2006. Des résultats enfin à la hauteur des espérances de RLD : «Il ne faut pas rêver. Avec de la chance, oui, la Ligue des champions est possible. Mais je n'ai pas changé d'avis : on a une équipe pour finir entre la 5e et 10e place. On est un peu juste au niveau de l'effectif», reconnaît-il.
«Fernandez est l'un des meilleurs»
Habitué à voir passer ses entraîneurs, l'OM semble avoir trouvé une certaine stabilité avec Jean en France, déclare Robert Louis-Dreyfus. Il n'est pas nécessaire d'avoir un grand nom pour entraîner l'OM. Au contraire, même. Jean Fernandez est un grand travailleur, compétent, qui a l'avantage de connaître l'environnement marseillais puisqu'il était déjà là sous l'ère Tapie.» L'ancien président, désormais propriétaire du club, admet ses errances passées. «J'ai fait des erreurs de casting en pensant qu'il fallait importer des gens qui n'étaient pas des Marseillais», explique encore Louis-Dreyfus. Ce temps est aujourd'hui révolu. «Petit à petit, je me suis rendu compte qu'il valait mieux avoir des Marseillais pour diriger le club. Encore fallait-il qu'ils se révèlent», poursuit-il.
Explosif à ses débuts, le trio Acariès-Diouf-Anigo s'est assagi. Les querelles internes se sont estompées pour le bien du club. Et si l'organigramme pouvait apparaître un peu flou aux yeux de certains observateurs, il ne peut être plus clair à ceux de Louis-Dreyfus : «Il y a un président, Pape Diouf, qui s'appuie sur Anigo et Fernandez pour le sportif et sur Dantin et De La Brosse pour le Business. Ce sont eux qui décident. Je ne suis pas le gestionnaire de l'OM. J'ai toujours beaucoup délégué dans mes affaires ou dans le sport.»
«Envie de garder Ribéry»
Interrogé sur le dossier, parfois sensible, des transferts, le propriétaire de l'OM ne fait pas de mystère du cas Djibril Cissé. «On ne peut pas assumer le salaire de Cissé. Donc si Liverpool ne veut pas nous le prêter, il ne viendra pas même s'il a le bon profil pour l'OM», admet-il. Au sujet de Franck Ribéry, dossier qui a divisé les hommes forts du club, Robert Louis-Dreyfus déterminé : «Bien sûr qu'on a envie de le garder. Mais s'il nous explique, un jour, qu'il a une offre mirifique et qu'il veut partir, on ne va pas le garder pieds et poings liés. C'est un garçon qui a la tête sur les épaules. Je pense qu'il est heureux à l'OM et qu'il a envie de rester deux ou trois saisons. »
Dernier gros volet de l'entretien accordé à L'Equipe, le procès de comptes de l'OM qui aura lieu du 13 au 31 mars prochain. Inconditionnel du club des Bouches-du-Rhône, l'ancien président vit des moments difficiles : «Oui, me retrouver devant un tribunal je trouve ça profondément injuste, avoue-t-il. Je ne pensais que l'on pouvait être accusé d'avoir commis un délit en utilisant son argent personnel, et uniquement son argent personnel, pour renflouer un club de sport. J'ai dépensé près de 200 millions d'euros que j'avais gagnés dans mes activités personnelles pour redresser l'OM. Je l'ai fait par passion. L'OM ne sera jamais un club normal. C'est un club hors normes.»
Sujet: Louis-Dreyfus sort de sa réserve