Le Mans 1 - 0 Bordeaux

Le Mans contrôle

Le Mans a mis fin samedi soir à sa spirale négative. Dans un match parfaitement maîtrisé, grâce il est vrai à l’expulsion rapide de Fernando, les Manceaux s’imposent sur le plus petit des scores (1-0) et respirent un peu plus.

Après trois défaites consécutives, sans inscrire le moindre but, Le Mans se devait de relever la tête. Surtout après sa piètre prestation à Monaco. Frédéric Hantz avait d'ailleurs procédé à quelques changements au sein de son effectif puisque Gormond, Poulard et Chiumiento, trois joueurs titulaires en Principauté, ne figuraient même pas sur la feuille de match. S'il n'y avait pas encore péril en la demeure (les Manceaux possédaient une avance suffisante sur le premier reléguable : 10 points), une victoire aurait été la bienvenue avant un dernier déplacement, avant la trêve, du côté de Félix-Bollaert la semaine prochaine. Histoire de ne pas trop se mettre la pression par la suite. Un challenge relevé face à une équipe bordelaise imperméable (meilleure défense de L1 avec Lyon), intraitable en déplacement (une seule défaite) et qui, pour couronner le tout, enregistrait les retours de Darcheville, Chamakh et Francia. Une bonne nouvelle pour Ricardo, bien décidé à conforter sa place dans le trio de tête, et pourquoi pas, s'emparer du fauteuil de dauphin de Lyon en cas de contre-performance auxerroise à Marseille.

Expulsion sévère de Fernando
Le début de la rencontre était relativement calme. Aucune des deux formations ne prenaient vraiment d’initiatives. Si bien que les vingt premières minutes se résumaient en une tentative de lob osé de Fernando sur lequel Pelé, légèrement avancé, veillait (10e), puis une frappe de Faubert, légèrement décalé dans la surface, mais le portier manceau dégageait des poings (14e). Le rythme de la partie n’était guère élevé. Un match tactiquement fermé dans lequel monsieur Garibian décidait de donner un peu d’âme. Sur un tacle appuyé de Fernando sur Matsui, l’homme en noir n’y allait pas par quatre chemins et expulsait le Girondin qui, il est vrai, avait sorti la moissonneuse faucheuse sur ce coup-là (23e).

Un carton rouge un peu sévère qui ne réveillait pas les Manceaux bien au contraire. Malgré une supériorité numérique, les promus semblaient comme gênés par cet avantage. Le moment choisi par monsieur Garibian pour y mettre son grain de sel. Alors que Ramé s’apprêtait à dégager de volée, De Melo lui chipait le cuir et marquait dans la cage vide. Un but refusé par l’arbitre alors que Ramé n’avait plus le ballon dans les mains (25e). S’ensuivait alors un concours de frappes lointaines de la part des Manceaux où les participants se nommaient Frédéric Thomas, Hautcoeur, Matsui. Du pain béni pour l’expérimenté Ramé. Doucement mais sûrement, Le Mans posait sa patte sur cette rencontre. Sur un superbe débordement de Bangoura, ce dernier centrait en retrait pour Matsui qui reprenait instantanément. Ramé, d’une manchette magnifique repoussait le ballon sur Fanchone, qui dans la précipitation, envoyait le ballon dans les tribunes (41e). Un simple avertissement puisque la prochaine était la bonne. Après un superbe mouvement manceau, Matsui était décalé sur le côté gauche par Fanchone. Le milieu Japonais centrait en retrait pour Bangoura qui d’une volée en pivot envoyait le ballon dans la lucarne de Ramé, scotché sur sa ligne (1-0, 44e).

Bordeaux trop discret
La deuxième période démarrait sur un rythme légèrement plus élevé. Le ballon naviguait d’un but à l’autre mais les occasions franches se comptaient tout de même sur les doigts d’une main. Appliqués défensivement, les Manceaux laissaient très peu d’espaces aux Bordelais et attendaient la moindre opportunité pour porter l’estocade en contre. De Melo était même tout près d’inscrire son premier but depuis quasiment trois mois, mais sa main repoussait le centre tendu de Fanchone (59e). Mais la plus grosse occasion était à mettre à l’actif de Matsui. A la suite d’un amour de passe en profondeur d’Hautcoeur pour Fanchone, ce dernier déposait le ballon sur la tête du milieu nippon mais d’un réflexe étonnant, Ramé sauvait les siens (73e).

Très discret offensivement, Bordeaux était même tout près de craquer nerveusement face au contrôle et la sérénité dégagé par les hommes de Frédéric Hantz. Alors que Jurietti était coupable d’un vilain geste en début de seconde période sur De Melo, Faubert s’illustrait également en s’essuyant les crampons sur le bras du buteur du soir alors que celui-ci se trouvait au sol. Heureusement pour l’international Espoirs, monsieur Garibian n’avait rien vu. Pour en revenir au jeu, pas grand chose à signaler en cette fin de match. Un lob complètement manqué de Darcheville (80e), une frappe enroulée de Matsui sur laquelle Ramé faisait plaisir aux photographes (84e) ou encore une volée osée de Jurietti sur corner qui partait dans les nuages (87e)… Rien de bien enthousiasmant. Les Bordelais auraient même pu bénéficier d’un coup de pouce du destin si l’arbitre avait bien voulu siffler un penalty consécutif à un tacle de Fanchone sur Smicer. Mais Monsieur Garibian en décidait autrement alors qu’il semblait y avoir un petit quelque chose (86e).

Le Mans (11e) s’imposait finalement 1-0 et se rapprochait au niveau comptable des prétendants à l’Europe avant d’aller défier Lens à Félix-Bollaert la semaine prochaine. Pour Bordeaux (3e), c’est évidemment la soupe à la grimace. Ils devront réaliser un match d’un autre niveau face à Nantes s’ils veulent espérer s’accrocher au trio de tête.