Mario Yepes: «J’espère qu’ils vont me garder»

Mario Yepes: «J’espère qu’ils vont me garder»


Interrogé pendant plus d’une heure dans un Relais et Château près du Camp des Loges, où il a reçu le But d’Or Paris ! Mario Yepes s’est livré avec franchise et décontraction. Il est revenu sur la saison passée, celle en cours et sur son avenir. Convoité par de grands clubs européens, il espère que le PSG fera tout pour le conserver.



Mario Yepes, vous avez reçu le trophée du meilleur joueur parisien 2004-2005 décerné par les lecteurs de But! Paris. Une belle récompense…
C’est important par rapport aux supporters. Ce sont eux qui sont aux matchs, qui sont proches de nous. C’est une récompense de mon travail.

Paradoxalement, la saison dernière a plutôt été difficile pour vous, même si vous avez mieux terminé que commencé…
J’essaye de faire le maximum à chaque fois. Je trouve que la saison dernière a été difficile pour toute l’équipe. L’an passé, les cadres étaient partis. Certains voulaient s’imposer comme leaders. C’était l’anarchie. Mais on a été plus vigilants concernant les nouveaux joueurs. Après, nous avons montré pourquoi nous étions venus à Paris et pourquoi on nous avait fait venir.

C'est-à-dire ?
On m’a fait venir pour jouer la Ligue des Champions, pour disputer la première place et par rapport à mon travail effectué à Nantes.

Le groupe est-il sorti renforcé des épreuves de la saison dernière ?
C’est un groupe qui a affronté beaucoup de choses difficiles. C’est un bon groupe. Je suis très content de voir que les dirigeants ont gardé pratiquement toute l’équipe et en plus l’ont renforcée. Le fait d’avoir un année de plus de vie commune, cela compte. Lionel (Letizi) est là depuis le plus longtemps. Bernard (Mendy) et Edouard (Cissé) aussi, mais ils ont été prêtés. C’est donc un groupe relativement nouveau. Et c’est important pour une équipe de garder une base.

Etes-vous satisfait du début de saison du club ?
On est quatrième. On est longtemps resté à la deuxième place du championnat depuis le début de la saison. Ce sont des débuts positifs. On doit maintenir ce cap. Nous sommes dans le groupe de tête en championnat et on veut rester dans les quatre premiers toute l’année. Mais bon, cela peut bouger à chaque défaite. Il n’y a pas grande différence entre le deuxième et le septième.

Pensez-vous que l’équilibre du PSG est encore fragile ?
J’ai confiance dans l’équipe. Le problème, c’est que moi j’ai de l’expérience. Si on s’enflamme, la chute est plus lourde. Il faut juste penser à chaque match que tu fais. Il faut ramener tous les points possibles et à la fin tu fais les comptes et tu vois si tu as atteint les objectifs fixés.

« Nous n’avons vraiment pas de chance avec l’arbitrage »

Lors de la dernière rencontre face à Monaco, lors de la 14eme journée de Ligue 1, vous étiez suspendu. La faute à trois cartons jaunes récoltés en moins de dix matchs. Trouvez-vous que le PSG est mal vu des arbitres ?
Parfois, nos cartons sont mérités. Mais cette année, nous n’avons vraiment pas de chance avec l’arbitrage. On ne fait pas beaucoup de fautes dans un match, par contre nous sommes durement sanctionnés à chaque fois.

Et vous ? Quelle est votre relation avec le corps arbitral ? On vous voit beaucoup leur parler…
Maintenant, les arbitres savent que je tacle. C’était plus dur à Nantes quand je suis arrivé en France. Je ne fais pas cela pour faire mal aux autres. Mais si tu rates un tacle, c’est le carton jaune. C’est fatiguant à la longue, mais cela me rassure de tacler. Mais avec les arbitres, cela se passe bien. Vous n’entendez pas tout, mais quelques fois je les encourage aussi.

Le titre de champion de France est-il encore jouable ?
Avant de penser au titre, il faut penser à récupérer la deuxième place qu’on a perdue. Après on verra. Mais Lyon est déjà loin. La priorité n’est pas de penser à l’OL, mais à notre travail au PSG. Et de rester en bonne position…

Quelle est la grosse différence entre le PSG et Lyon ?
Ils ont gardé un effectif. Leur base de joueurs est là depuis longtemps : Coupet, Cacapa, Juninho, Govou ou encore M.Diarra. Cela fait la différence. Toutes les saisons, en plus, tu rajoutes des bons joueurs. Avec la base qu’il y a, les nouveaux semblent s’intégrer très facilement. Nous, sur le papier, on a beaucoup d’internationaux. Mais on a peu de vécu ensemble. Les grosses équipes gardent une base.

« Pourquoi ne pas terminer ma carrière au PSG ? »

Evoquons maintenant votre futur au PSG. A l’inter saison, l’Inter Milan semblait intéressé par votre venue. Aujourd’hui c’est le Milan AC. Avez-vous envie de tenter l’aventure ailleurs ?
Pourquoi ne pas terminer ma carrière au PSG ? J’essaye de rester les pieds sur terre. Quand ça arrivera, je prendrai la décision. Je n’aime pas parler de supposition. Ce n’est pas clair. Je me sens bien au PSG. Je suis content, je suis à l’aise. J’espère qu’ils vont me garder. Si vraiment les choses marchent bien, ce sont les dirigeants qui doivent venir vers moi. Ce n’est pas à moi d’aller les voir pour une prolongation, ce n’est pas dans ma nature. S’ils ne se rapprochent pas de moi, j’en tirerai les conséquences.

Mais depuis votre arrivée en France, vous n’avez jamais remporté un titre. Cela vous manque-t-il ?
On travaille pour cela, pour gagner des titres. Bien sur que cela me manque. Cette saison, nous allons essayer de gagner quelque chose avec le PSG.

Partir dans un club à l’étranger, comme ceux précédemment cités, ne faciliterait-il pas les choses pour gagner ces titres ?
Je ne veux pas tomber dans la facilité. Si tu vas dans une équipe qui gagne tout, c’est plus facile. Et ce même si tu ne joues pas. Ce n’est pas ma manière de penser. Je vais dans un club d’abord parce qu’il me veut. Et non pas parce que je me dis qu’il gagne tout.

Jusqu’à quel âge, pensez-vous pouvoir jouer au haut niveau ?
Quand mon contrat avec le PSG se terminera (en juin 2008), j’aurai 32 ans. Après on verra, mais je pense pouvoir jouer jusqu’à 34-35 ans. Tout est une question de physique. Faire toute sa carrière dans la même équipe peut faciliter les choses, comme Maldini au Milan AC. Cela n’a pas été mon cas.

Concernant maintenant la sélection colombienne. Avez- vous digéré l’élimination dans la course au Mondial 2006 ?
Non, je ne l’ai pas encore digérée. Et plus la Coupe du monde va approcher, plus la frustration sera importante. La première semaine, c’était vraiment très dur à accepter. En Colombie, il y avait beaucoup d’envie de la part de tout le monde, et on a lâché un peu sur la fin.

Allez-vous arrêter la sélection ?
On ne sait pas si le coach va continuer. On ne sait pas trop ce qu’il va se passer. Certains dirigeants vont aussi partir. Mais je ne peux pas dire non à la sélection. Refuser est impossible. C’est trop fort. J’attends de voir comment les choses vont évoluer.


allpsg