La lourde défaite encaissée par le quintuple champion de France à Lille (4-0), samedi, devrait animer les derniers jours de la saison. En laissant une grande partie de son équipe type sur le banc ou à la maison, Gérard Houllier a provoqué la colère des dirigeants des clubs concernés par la troisième place qualificative pour la Ligue des champions. Les responsables de l'Olympique de Marseille et du Racing Club de Lens s'interrogent sur l'éthique de leurs homologues lyonnais.
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«Je regrette qu'on n'ait pas forcément fait les bons choix». La déclaration du président Jean-Michel Aulas, en disait long sur l'embarras créé par la déroute de l'OL dans le Nord. Principal visé : Gérard Houllier et sa composition d'équipe très allégée en cadres. Ce dernier, pris d'assaut par les micros après la rencontre, se défendait de tout calcul. «Si on regarde les résultats de Lyon, ici, la saison dernière, il n'y a rien de changé. L'OL n'a pas l'habitude de gagner à Lille. J'ai aligné de nombreux internationaux. Ce n'était quand même pas l'équipe de CFA de Marseille. Avec l'équipe type, j'aurais peut-être perdu plus largement, déclarait-il. Vous ne voulez pas que je pleure parce que Lille nous a battus», ajoutait-il un peu plus tard.
Lille bête noire de l'OL, les dirigeants Lensois et Marseillais n'ont pas apprécié les explications de Gérard Houllier. Visé de toutes parts avant et après le PSG-OM (0-0) du mois de mars, match qui avait fait couler tant d'encre, Pape Diouf . Critiqué pour son manque d'éthique, le président du club phocéen s'interroge. «Maintenant, j'attends de voir ce que vont dire tous les procureurs de France, les directeurs de conscience, les éditorialistes, de l'attitude des Lyonnais à Lille. Nous avons été pour notre part sifflés et vilipendés pour moins que ça. Je pense que la France du football se fera sa propre opinion.»
Grégory Coupet laissé au repos pour la première fois de la saison, la défense centrale et le milieu de terrain absents, le jeune Rémy Vercoutre n'a pu que retarder l'échéance. «La dernière fois, les Lyonnais étaient déjà en vacances (défaite 3-1). Cette fois, c'était l'équipe A' ou B», remarquait le coach lillois, Claude Puel. Le premier but de Dernis, inscrit après une demi-heure de jeu, allait être suivis de trois autres. Un scénario peu du goût des Lensois définitivement écartés de la course au tour préliminaire de la C1 : «Lyon a faussé ce championnat. Et il me semble que l'on a convoqué devant la Commission d'éthique des clubs qui avaient fait moins que ça. Au moins, lors de PSG-OM, le championnat n'avait pas été faussé puisque les deux équipes avaient fait match nul. Alors que là, on a le sentiment que les Lyonnais ont hésité à mettre Vercoutre ou Bats dans le but», s'exclamait Francis Collado, directeur administratif du club artésien après avoir qualifié le match de «supercherie de Villeneuve d'Ascq». Son président Gervais Martel montait également au créneau : « Ces quatre buts encaissés à Lille démontrent que Lyon n'est pas encore un grand club et à encore du chemin à faire pour en devenir un...».
Rien ne dit que la Commission d'éthique de la Ligue nationale de football professionnel se penchera sur ce dossier dans les jours prochains. Gérard Houllier affichait, lui, une sérénité à toute épreuve : «Ils (les clubs mécontents) seraient très mal placés. Je n'ai de leçon d'éthique à recevoir de personne. Je n'ai pas bâti une équipe en pensant à Rennes, à Marseille, à Lens ou à quiconque.»
Sujet: au coeur de la polémique 
