Immense favori à sa propre succession en championnat, Lyon avait fait de la Ligue des Champions et de la Coupe ses deux autres objectifs majeurs. Les deux se sont envolés en une semaine. A l’arrivée, le sentiment d’inachevé est énorme.
En route pour la mise au vert, à la veille de recevoir Toulouse à Gerland, Rémi Vercoutre nous faisait part de ses craintes. « Franchement, nous avons hâte d’être à cette fin de saison pour savoir ce qu’elle va nous réserver. » Et la doublure officielle de Grégory Coupet d’ajouter à quelques heures d’accueillir le Grand Milan : « Cela serait dommage de tout perdre, mais c’est le risque. » Le gardien de but lyonnais ne croyait pas si bien dire. Vingt jours sont passés et le constat est en effet très amer pour l’OL, qui a laissé filer deux de ses trois objectifs majeurs. Tout cela paraît dérisoire sachant que les Lyonnais devraient fêter dimanche prochain au Parc leur cinquième titre consécutif. Mais pas tant que ça finalement…
Car on peut difficilement parler d’autre chose que de déception pour Lyon, qui rêvait de doublé afin de se consoler de l’élimination en Ligue des Champions. Même presque assurés du titre, les Lyonnais n’avaient d’ailleurs la tête après cette victoire contre Nice qu’à ce rendez-vous capital face à l’OM. Fâché avec le mardi, Jean-Michel Aulas espérait lui profiter de la venue des Marseillais pour conjurer le mauvais sort. Objectif manqué là aussi. « Cela devient difficile de jouer le mardi ! » reconnaissait le président de l’OL plus abattu qu’ironique, malgré ce qu’il voulait bien montrer. « Nous avons la certitude en gagnant ou en obtenant le nul à Paris de prendre notre cinquième titre consécutif de champion de France. Aucun club français ne l'a jamais fait. C’est exceptionnel. »
Certes, il n’y a plus aucun doute pour que l’Olympique Lyonnais écrive une page de l’histoire de la L1 d’ici un match ou deux. Mais Lyon est tellement devenu LA place forte du football français que l’on était en droit de se montrer exigeant en demandant plus. A l’arrivée, on ne peut donc que rester sur notre faim. Légitimement. Comment Gérard Houllier et ses hommes pourraient-ils ainsi nous persuader qu’être champions pour la cinquième fois de rang suffit à leur bonheur. Eux qui étaient encore en route pour un triplé il y a un peu plus de quinze jours ? Ce serait manquer de respect à cette énorme armada qu’est l’OL que d’accepter de penser cela. Même si les mots peuvent paraître forts, il faut bien se l’avouer : Lyon n’a pas réussi sa saison. L’OL voulait frapper un grand coup. Lorsque l’on court trois lièvres pour n’en attraper finalement qu’un seul, ne parle-t-on pas de mauvaise chasse…