Un collectif solide, un Pires qui revient à son meilleur niveau, un Fabregas qui explose, un Hleb qui se révèle et un Henry extraordinaire. Le tout managé par un Arsène Wenger inspiré. Arsenal, décevant en championnat, se pose en candidat pour la C1.
Très franchement, au moment de nous rendre à Bernabeu pour Real Madrid-Arsenal en huitième de finale aller de la Ligue des Champions, personne n’aurait parié une livre sterling sur Arsenal, comme personne n’osait mettre un penny sur Liverpool la saison passée. Mais comme la saison dernière, l’équipe anglaise a martyrisé la Juventus de Turin. Après le Real Madrid, Arsenal a fait mordre la poussière à la Vieille Dame. Avec les mêmes armes : toujours privé de nombreux défenseur, Lauren, Clichy, Cole, Campbell et Cygan notamment, Arsène Wenger a dû faire avec des bouts de ficelles qui s’avèrent être tissés d’or fin…
Flamini, arrière gauche de fortune s’est transformé en latéral fortuné. Manuel Eboué, côté droit montre qu’il a également le niveau. Dans l’axe, Kolo Touré et Senderos, à défaut d’avoir la technique de Laurent Blanc, savent fermer l’accès du but d’un Lehmann capable de sortir les parades qu’il faut (aucun but pris lors des trois derniers matchs d’Arsenal en Ligue des Champions). Mais la grande force d’Arsenal réside dans son milieu. Comme le disait Wenger à la fin du match face à la Juventus, Arsenal a gagné la bataille du milieu. Face à Madrid, Hleb et Fabregas avaient démontré leur talent. Gilberto avait confirmé qu’il pouvait redevenir titulaire en Seleçao. Face à la Juve, Wenger a rajouté une belle pièce à l’édifice : Robert Pires en milieu relayeur…
Déjà utilisé en équipe de France à ce rôle, Pires a été énorme face à la Juventus. Ila dominé un faible Vieira, a déchargé Fabregas de pas mal de boulot, permettant à l’Espagnol de faire la différence. C’était du Pires taille patron mardi. « Il joue tout le temps comme ça, confiait son ami rugbyman Thomas Castaignède sur RMC. J’espère qu’il a marqué les esprits. » Devant Raymond Domenech, Pires a été bon, comme Thierry Henry. Leader d’équipe et leader d’attaque, décisif, Henry veut la Ligue des Champions. Peut-être pour l’offrir au public londonien comme cadeau d’adieu. Après avoir battu à lui tout seul le Real Madrid, il a fait très mal à la Juventus. Un bloc équipe parfait, une solidarité sans faille, deux ou trois individualités top-niveau : et si c’était la formule magique que cherche Arsenal depuis si longtemps au niveau européen ?