Les incidents après Turquie-Suisse (4-2) mercredi en barrage du Mondial 2006, Alexander Frei, l'attaquant international suisse de Rennes, n'est pas prêt de les oublier. Il lui faudra au moins «quelques semaines encore» pour mettre ces incidents de côté.
«Je suis choqué et je vais rester choqué pendant quelques semaines encore», a indiqué le joueur devant la presse vendredi à Rennes. «A quel moment commence-t-on à avoir peur ? De sentir qu'on n'est pas protégé ? Je ne sais pas quoi dire. Il a fallu quand même qu'on attende 1 h 30 dans les vestiaires après le match pour pouvoir sortir du stade. Je ne dirai rien sur ce qui s'est passé dans les vestiaires», a-t-il poursuivi. «Mais on dit que je suis lent, pourtant je peux vous dire que j'ai mis 6 secondes sur 250 m pour rentrer aux vestiaires !».
«Quand l'arbitre a sifflé la fin de la rencontre, j'ai dit "super", a raconté l'attaquant. Puis j'ai vu Senderos (un de ses partenaires) courir, je me suis dit qu'est-ce qui se passe?. Alors j'ai couru aussi».
«On a fêté notre qualification en rentrant à notre hôtel, mais il manquait un joueur (Grichting, hospitalisé quelques heures à Istanbul): ça me fait réfléchir sur le football, sur le fait d'aller s'entraîner tous les jours», a poursuivi le meilleur buteur de L1 de la saison passée (20 réalisations). «Dès le lundi, nous n'avons pas été accueillis (en Turquie) avec des fleurs et des cadeaux, on savait que ça allait être chaud, mais on n'imaginait pas ça, déplorait-il encore. Etre agressif sur le terrain, ça fait partie du foot, mais quand l'arbitre siffle, ça doit s'arrêter». «Ce n'est pas à moi de juger (pour des sanctions éventuelles contre la Turquie), je laisse ça à d'autres», a-t-il commenté, avant de conclure «J'ai beaucoup d'amis turcs en Suisse, très chaleureux, très gentils, je n'ai rien contre la Turquie».
Frei a été accusé par les Turcs d'avoir mis de l'huile sur le feu au match aller en Suisse (2-0) en insultant l'entraîneur turc Fatih Terim. «J'ai entendu ça. Une fois on a dit que j'avais insulté, une autre que j'avais agressé...Mais si j'avais vraiment fait tout ça, quelqu'un aurait fini par le voir, non ? C'est faux, c'est tout», s'est défendu l'attaquant de la «Nati». «Ce n'est pas à moi de juger (pour des sanctions éventuelles contre la Turquie), je laisse ça à d'autres», a-t-il commenté.
Frei ne s'exprime pas sur l'intérêt de Dortmund
Par ailleurs, et toujours en conférence de presse, l'attaquant breton a préféré ne pas s'exprimer sur l'intérêt que lui porte le club allemand du Borussia Dortmund. «Oui j'ai entendu ça, mais je m'exprime quand c'est le moment, si Pierre Dréossi (directeur sportif rennais) vient me voir avec une offre de Dortmund, pas avant, voilà», s'est borné à commenter le joueur devant la presse.
Sujet: Turquie-Suisse